En empruntant la petite route qui mène au col de Trinquos depuis le village des Plantiers, c’est tout un pan de l’histoire locale que l’on découvre sur les ruines du hameau de Saint-Marcel-de-Fontfoulhouse.
Un lieu particulièrement ancien et rénové qui surprend par sa position géographique dans la vallée. Fontfoulhouse en patois, dit Fontfouillouse ou la “fontaine feuillée”.
Coincée dans une abondante forêt de châtaigniers à flanc de colline entre les deux Borgnes, l’église de Fontfouillouse est le dernier vestige de cette commune qui devient à partir de 1874, celle des Plantiers en rejoignant le creux de la vallée. Une église romane dont les premières fondations remontent au XIIe siècle, lorsque les moines se lancent dans de larges défrichements en campagne. En construisant cette église, ils avaient tout autour cultivé des châtaigniers qui dominent encore aujourd’hui la forêt.
Sur place, l’édifice parle de lui-même. Du moins si on prête assez d’attention au paysage pour ne pas passer à côté, tellement la nature abonde. À deux kilomètres des Plantiers, l’église se situe juste au bord de la route que l’on prend au départ de la D 193.
Un clocher qui domine la vallée
Dominée par un imposant clocher, elle offre à découvrir de véritables trésors d’histoire bâtis sur deux étages. À l’intérieur se logent une chapelle méridionale, au rez-de-chaussée une nef voûtée et une abside semi-circulaire, et un clocher qui donne une vue imprenable sur la vallée.
Utilisant principalement le schiste pour sa construction, les entrées du bâtiment ont été sculptées en pierre de fraidonite et les étages ornés de baies.
Un cachet indiscutable planté en pleine nature que les randonneurs qui suivent le Tour des Cévennes sur le GR 67, comme les plus simples marcheurs, peuvent aisément découvrir. Sur la façade du clocher, on aperçoit un cadran solaire avec en dessous, une plaque indiquant la date de construction du clocher : 1503.
Histoire et lieu de culte
À cette époque, deux chapelles avaient été ajoutées à l’édifice, avant de disparaître, rapidement bouleversées par les guerres de religion. Lorsque la vallée est devenue majoritairement protestante, elle a servi de lieu de culte le temps qu’un temple soit construit plus bas au niveau des Plantiers, puis de messe obligatoire à la suite de la révocation de l’Edit de Nantes.
Et quand les Camisards se sont révoltés, l’église a tout bonnement été incendiée en 1702, avant d’être laissée à l’abandon pendant une vingtaine d’années, puis reprise jusqu’en 1794.
Depuis, les plus tendres rêveurs et jeunes enfants s’y plaisent à arpenter histoires et aventures, quand d’autres visiteurs se sont attaqués à desceller sculptures et ornements de quelques coups de marteau.
À la fin des années 1980, des tranches de travaux de rénovation ont à plusieurs reprises été effectués, offrant aujourd’hui un édifice mieux préservé et totalement accessible. À découvrir absolument !